vendredi 12 juin 2009

Depuis que nous nous sommes posés dans l’appartement que je sous-loue à Marx-Dormoy, nous vivons une vie presque normale. Nous avons notamment bien profité des week-ends de trois jours, sans avoir à déménager ni même à y penser...

Comme il a fait plutôt beau au mois de mai, nous avons souvent pique-niqué et passé beaucoup de temps dehors avec les amis du quartier. Il y a une bonne ambiance, les enfants jouent ensemble et les parents discutent, tout le monde y trouve son compte.

Nous avons aussi fêté plusieurs anniversaires, dont celui de Jules. Comme à l’habitude, nous l’avons fait dans un parc. Avec tous les copains invités, plus les petits frères et sœurs, ainsi que les parents qui finalement restent car on aime bien aussi se retrouver, il vaut mieux être à l’extérieur.

Nous n’avons jamais de chance avec Jules, il ne fait jamais très beau le 16 mai. Cette année n’a pas échappé à la règle : lorsque nous sommes arrivés au jardin, il pluviotait. Le jardin était désert. Mais je suis têtue et je n’ai pas annulé : nous nous sommes installés sous une sorte de préau, nous avons mis des décorations et le monsieur qui tient le bar à côté est venu nous proposer une table et des chaises. Le temps a commencé à changer. Plus la journée avançait, plus il faisait beau. Les enfants ont pu profiter des aires de jeu sans se mouiller, ils ont mangé de bons gâteaux et bonbons à leur guise, on a organisé des jeux avec des ballons et du riz. D'autres enfants se sont joints à nous. C’était un bel anniversaire.

Ceci dit, ce n’est pas tous les jours tout rose… De ne plus être dans l’urgence, d’avoir une tranquillité de plusieurs mois m’a relâché, et j’ai ressenti une grande fatigue morale et physique due au contre-coup de tous ses mois passés sous tension.

Le matin, on a eu tous les trois plus de mal à nous réveiller, et Jules a été assez souvent en retard à l’école. La directrice de l’école a demandé à l’assistante sociale de m’appeler pour trouver une solution. La solution est simple : des vacances et à notre retour un appartement où l’on pourra vraiment s’organiser, où Jules aura un coin à lui, où il pourra ranger ses affaires d'école, un bureau… et arrêter de focaliser sur les petits retards, même si je comprends bien que chacun ne peut arriver à n’importe quel moment.

De manière générale, je trouve qu’en France on pointe toujours les côtés négatifs des élèves. On ne prend pas assez en compte le rythme de chaque enfant et on ne met pas assez en valeur ses qualités et ses progrès. On rappelle toujours ce qui ne va pas à l’enfant et qu’il devrait faire des efforts… Je trouve cela vraiment dommage car des enfants qui ne sont pas « scolaires » mais malgré tout très intelligents sont quasiment voués à l’échec.

Je remercie tous les messages des internautes mentionnant mon "courage", mais je dois dire que les personnes qui m’entourent m’ont vraiment aidée : toute seule, j’ai souvent tendance à perdre ma patience avec les enfants, alors de cohabiter avec d’autres mamans m’a permis de me calmer et de prendre plus sur moi. Pouvoir parler avec d’autres parents de problèmes que l’on rencontre avec nos enfants est vraiment bénéfique. Souvent, on se rend compte que les autres parents se trouvent face aux mêmes difficultés, ça permet de relativiser un peu nos peurs.

Le résultat du concours est tombé et je n’ai pas été sélectionnée pour l’oral. Je m’en doutais un peu mais le côté positif, c’est que maintenant je sais comment se déroulent les épreuves. Je serai mieux préparée pour l'année prochaine.

Je vous remercie encore tous et toutes pour votre fidélité et votre soutien. Cela n'aura pas servi à rien : si tout se passe bien, la prochaine fois je devrai être en mesure de vous annoncer une grande nouvelle. Mais chut ! je suis superstitieuse, et j'attends une confirmation tout à fait formelle pour tout vous raconter. A bientôt !

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