samedi 26 décembre 2009

Pour tous ceux qui passent encore par ici, je voudrais souhaiter un joyeux Noël et une très bonne année 2010 ! Cela fait longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles et je m'en excuse, mais c'est vrai que maintenant que tout va bien pour nous, il n'y a plus grand chose à raconter ! Nous avons passé les premiers mois dans notre appartement à tout emménager, il ne reste que de petites bricoles à faire, mes amis ont été épatés de ma rapidité. Il n'y a plus aucun carton, tout est en place, c'est convivial et chaleureux. Je me suis efforcée d'occuper les lieux du mieux que j'ai pu : disposer et redisposer les meubles, accrocher des étagères, pendre des rideaux aux fenêtres, mettre des guirlandes au mur, des dessins et des affiches, quelques plantes vertes ici ou là, de vieilles bouteilles vides héritées de mon grand-père. Progressivement, notre maison s'est vue habitée par les esprits du foyer ! Les premières semaines, lorsque les enfants étaient couchés, je restais en contemplation, plantée au milieu du salon à regarder notre chez-nous, je n'en revenais pas. Tout me paraissait incroyable, trop beau, trop paisible. Maintenant on se sent vraiment chez nous. On peut quitter l'appartement et le retrouver au grè de nos envies, sans l'angoisse de me demander où nous irons après, nous savons qu'à notre retour tout sera là. J'ai fait vite pour pouvoir passer à autre chose : après un an et demi à avoir passé tout mon temps à chercher des endroits où vivre, maintenant je suis libre de partir et de revenir comme bon me semble, sans plus me préoccuper de la maison. Ma grosse valise rouge est dans ma chambre, bien rangée, elle n'a plus bougé depuis le mois de juillet.

Récemment mon frère a reçu l'appel d'une personne en plein désarroi concernant la situation d'une de ses amies qui s'est retrouvée sans logement avec deux grands adolescents. Aujourd'hui, j'ai aussi reçu un mail d'une personne s'inquiétant pour une amie qu'elle héberge avec sa petite fille de trois ans. Cela m'attriste, car je comprends bien leur situation pour l'avoir vécue, mais je ne suis pas à même de leur trouver des solutions. Je me sens totalement dépourvue. Je n'ai pas de formule toute faite. Notre histoire est particulière, il y a eu un tel engouement autour du blog, cela a peut-être contribué à accélérer mon dossier HLM. Mais si c'est grâce à cela, je ne suis pas sûre que cela pourrait marcher à chaque fois... C'est pourquoi il faut continuer à se mobiliser pour les mal-logés, pour l'application de la loi sur les réquisitions, et pour qu'il y ait davantage de logements (vraiment) sociaux à Paris.

En ce moment et pour un temps indéterminé, nous hébergeons une amie qui a dû quitter son appartement et qui cherche un studio. Elle avait peur que les enfants soient perturbés par sa venue... Au contraire, ils se sont très vite adaptés à cette situation, et Jules est plutôt fier d'inverser les rôles et de pouvoir aider quelqu'un. D'ailleurs, à chaque fois que ses copains viennent à la maison, il est ravi de pouvoir les accueillir dans sa chambre ; lui qui a vécu un an et demi parmi les affaires et les jouets des autres, il peut maintenant partager les siens.

Ce post est vraiment le dernier, je n'écrirai plus sur ce blog. Il avait été créé pour informer l'opinion de la réalité des mal-logés en racontant notre quotidien de famille sans logement à Paris. Maintenant que notre vie est redevenue normale, il n'a plus de raison d'être. Notre quotidien est redevenu celui de tout le monde, ni plus ni moins intéressant. Nous tournons une page. Je tiens à remercier tous les lecteurs une dernière fois pour votre soutien. Au plus profond de moi, je sais que cette épreuve a été supportable grâce à ce blog et grâce à vous. Je ne l'oublierai jamais.

Qui êtes-vous ?