dimanche 26 juillet 2009

Cela fait quelques mois que je n’ai plus beaucoup donné de mes nouvelles concernant mes démarches de recherche d’appartement. Pourtant, il s’est passé bien des choses. Si je n’en ai pas parlé publiquement au jour le jour, c'est que j’avais peur que cela empêche les événements de se concrétiser. Je ne sais pas si c'est par superstition ou si mes craintes étaient fondées mais voilà, j'ai attendu le jour où j'aurai des réponses sûres pour tout vous raconter. Et voilà que ce jour est arrivé.

Un jour de la fin du mois de mars, alors que j’attendais un conseiller immobilier pour visiter un appartement vers Porte de la Chapelle, je reçus un coup de téléphone. C’était l'adjoint au maire au logement du 18ème arrondissement. Je ne compris pas tout de suite pourquoi il m’appelait. Il me rappela les difficultés de la mairie concernant le logement ; je lui dis que j’avais vu beaucoup nouveaux logements sociaux dans le quartier ; il m’expliqua que ces logements étaient déjà attribués depuis plus d’un an et que les futurs locataires attendaient que les logements soient livrés. À ces mots j’ai eu très peur. Cela voulait donc dire que si je passais en commission, je n’aurais pas de logement avant un an ? Non, il me dit que notre cas était différent, que l’on était un cas d’urgence et que notre dossier était déjà passé en commission… À ce moment-là, je ne sais plus si mon cœur s’est arrêté de battre un instant ou s’est accéléré mais je suis restée sans voix. Ce que j'attendais depuis si longtemps était donc arrivé ? Notre dossier était passé en commission ? Je ne savais plus quoi dire et je n’ai pas eu la présence d’esprit de poser des questions. Je lui ai quand même demandé s'il savait dans combien de temps nous pourrions avoir un appartement mais il ne pouvait pas me le dire, ça prendrait quelques mois, mais ce serait rapide… Lorsque j'ai raccroché, la personne que j’attendais pour visiter arriva. Je n’avais plus vraiment la tête à visiter, je restais très évasive aux questions qu’il me posait. L’appartement était beau, bien agencé, mais dans ma tête j'étais déjà ailleurs, je me mis à observer des détails de décoration, j'étais déjà en train de les projeter dans notre futur chez-nous. Je n’avais qu’une hâte: appeler mes amis proches, mon frère et ma mère pour leur annoncer la nouvelle.

Lorsque ma mère décrocha, je n’ai pas pu lui annoncer tout de suite. J’étais trop émue, je pleurais et ne pouvais plus parler, elle attendit patiemment que je puisse enfin lui dire l'objet de mon appel. Il fallait que je prévienne Camille aussi, car cela bouleversait toute nos plans. Avant de décider d’arrêter nos recherches une bonne fois pour toutes, elle a tenu à appeler la mairie pour demander plus de précisions concernant le temps que ça allait prendre et avoir le plus de garanties possibles.

Je n’en ai parlé qu’à mes proches car c’était encore trop vague. J'avais eu tant de déconvenues dans le passé que je n'ai pas voulu me réjouir trop vite. Après tout, ce n’était qu’un coup de fil, je n’avais aucune information concrète, aucun document officiel qui me permettait de crier sur les toits la bonne nouvelle. De fait j’étais sur mes gardes surtout que pendant ce temps, on continuait à galérer. Nous étions à l’époque chez Florie, il fallait toujours que je trouve des solutions d’urgence, j’étais en même temps tiraillée par le stress quotidien et tenue par l'idée que la fin de la galère approchait. Mais après ce premier coup de fil, le silence s’est fait long.

Deux (longs) mois plus tard, je reçus un autre coup de fil. C’était de nouveau l’adjoint au maire. Cette fois, il m’annonça clairement qu’un appartement nous était attribué, un trois pièces dans un immeuble ancien totalement réhabilité au métro Château rouge, dans le quartier populaire de la Goutte d’or. Mais notre dossier devait encore passer devant la commission de notre bailleur. D'après lui, ce ne serait qu’une formalité et mi-juin nous pourrions certainement emménager. Il fallait que je surveille bien mon courrier pour renvoyer mon dossier en temps et en heure. Comme son numéro de portable était affiché, je l’enregistrai, je me dis que ça pouvait être utile.

Là encore, je pris le parti de rester prudente et de ne pas crier victoire trop tôt. Et en effet, plus d’un mois après, je n'avais toujours pas de nouvelles ! Je décidai de l’appeler. Mon dossier s’était perdu, la commission était reportée à début juillet. Mais apparemment, il était toujours question du même logement. Comme j’étais inquiète et que lui posais des quantités de questions, il se proposa d’appeler l’organisme des HLM pour avoir plus de renseignements. Finalement, c’est eux qui me rappelèrent le jour même. J’allais recevoir le dossier et il fallait que je le renvoie au plus vite, car ils n’attendraient pas la rentrée de septembre pour nous attribuer le logement. Ça tombait bien, moi non plus !

Chaque jour j'attendais le courrier avec impatience, mais rien. Je n'arrivais pas à être tranquille, je voulais une confirmation officielle. Puis enfin il arriva. Il avait été envoyé il y a cinq jours déjà et il fallait que je le renvoie sous huit jours. C’était mercredi, je devais attendre le lendemain pour demander des certificats à l’école de Jules et à mon travail (et ces certificats tout bêtes, ça a été toute une odyssée pour les obtenir, je vous passe les détails...). Le lendemain matin, une dame de l’organisme m’appelait, ils attendaient mon dossier, il fallait que je me dépêche de le renvoyer. Ils avaient déjà reçu un dossier, il ne manquait plus que le mien et un autre… Car là m'attendait une nouvelle déconvenue : elle m'apprit que nous étions trois familles en lice pour l’appartement ! Je lui fis part de mon étonnement, mais elle me dit d'un ton désagréable que c’était la loi DALO qui voulait ça, qu’il y avait certes une liste de priorité mais qu’ils n’étaient pas tenus de la respecter. J’entendais tout à fait ce qu’elle me disait, mais d'un coup je me suis senti désemparée, tout d’un coup tous mes espoirs s’écroulaient.

Je rappelai alors l’adjoint au maire pour lui faire part des propos de l’agent, mais il me rassura. Malgré son optimisme, je ne pouvais m'empêcher de paniquer et j'ai passé plus de dix jours à angoisser. Je ne dormais plus, un mal de ventre ne me quittait plus. Le mercredi du jour de la commission, j’appelai dans l’après-midi pour connaître le résultat. Elle me dit sèchement qu’il fallait que j’attende le vendredi pour avoir la réponse. Mais le soir même, alors que je ne m’y attendais plus, l’adjoint m’appela pour me rassurer.

Après avoir passé un an et demi sans logement, ça y est, c'est sûr, nous allions avoir enfin un vrai appartement rien qu'à nous ! Je n’ai pas réussi à décompresser tout de suite, et je n'ai pas encore réussi à fêter cette nouvelle comme il se doit. Jusqu’au bout j’ai été prudente, voire méfiante, je n'en ai parlé à personne ou presque, et je n’ai été rassurée que quand j'ai eu le papier entre les mains qui me conviait à visiter l’appartement afin que je dise si je l’acceptais (comme si la question se posait ! comment pourrais-je refuser un toit que l’on attend depuis si longtemps ?)

Mais je n'ai pas pu le visiter tout de suite car nous étions un vendredi et le lendemain je descendais à Bordeaux voir mes enfants, cela faisait deux semaines qu’ils étaient en vacances chez leurs grands-parents. Quand j'ai annoncé la nouvelle à Jules, il a crié : « Super ! On va avoir nos lits superposés ! »

Maintenant je l'ai vu, et il me plaît beaucoup. J'ai rendez-vous demain pour la signature du bail, inutile de vous dire combien je suis impatiente et excitée. Nous emménagerons très vite, et le plus tôt possible on fera une grande pendaison de crémaillère où vous serez tous invités ! Et enfin nous pourrons sortir le champagne ! Et je pourrai tous vous remercier, ceux qui nous ont soutenus, ceux qui nous ont hébergés, ceux qui nous ont aidés, ceux qui nous ont écrits. A bientôt !

Qui êtes-vous ?