jeudi 14 mai 2009

Les enfants sont revenus la veille de la rentrée. Comme à l’habitude, ils ne m’ont pas demandé dans quelle maison nous irions. Avant qu’ils arrivent, j’ai pu installer nos affaires dans notre nouvel hébergement temporaire. Anatoli, par qui j’ai eu l’annonce, m’a aidé avec son camion à trimballer nos sacs. Nous y sommes pour trois mois.

Je suis vraiment contente de pouvoir finir l’année scolaire comme cela, nous serons comme chez nous même si en réalité ce n’est pas le cas, car nos affaires sont toujours dans les caves et nous avons pris avec nous le minimum. Mais cette fois-ci, nous ne partagerons pas l’espace, nous sommes seuls. Bien que nous ayons pris l’habitude et trouvé du plaisir à cohabiter, je préfère être seule avec mes enfants : même si les personnes vous accueillent à bras ouvert et font tout pour que vous vous sentiez à l’aise, on ne peut s’empêcher de penser que l’on dérange…

Parfois, la relation que j'ai avec les enfants change selon les foyers où nous sommes hébergés. Je peux autoriser ou refuser des choses différemment. Autant que possible, j’essaye de garder les mêmes règles, histoire que tout ne soit pas en désordre et que ce soit seulement le cadre de vie qui change. Tout en surface, mais rien dans le fond… Mais ce n'est pas toujours facile, il faut s'adapter aux moeurs et aux coutumes locales !

Ici, Orphée et Jules partagent le grand lit dans la chambre. Ce n’est pas génial, car Orphée empêche Jules de dormir et l’embête sans arrêt. Peut-être je devrais rajouter un petit lit malgré le peu de place. Je dors dans la pièce à côté sur le canapé-lit. C’est aussi dans cette pièce que l’on mange car la cuisine est trop petite pour y mettre une table.

L’appartement est tout petit mais assez agréable, car il se trouve au quatrième étage plein sud sans vis-à-vis. Il donne sur une grande cour au milieu de différents immeubles dont un est pourvu d’un grand jardin. L’appartement est propre, calme et lumineux.

Il y a plusieurs familles chinoises dans l’immeuble et les jeunes filles jouent dans le couloir où dans le hall de l’immeuble. Lorsqu’on les croise, elles nous disent bonjour en chinois : « Nǐ hǎo ». J’aime beaucoup leur répondre dans leur langue et leur demander d’autres mots courants, mais je les oublie aussitôt. C'est Jules qui m’a appris le mot pour dire bonjour, car dans sa classe en maternelle il y avait des enfants d’origine chinoise qui lui avaient appris quelques mots. C’est une grande richesse pour les enfants de côtoyer d'autres personnes d'origines et de milieux différents.

Avant les vacances, alors que je sortais de chez Florie pour amener Orphée à la crèche je suis tombé sur une très belle étagère abandonnée sur le trottoir. Je me suis dit : « c’est un signe ». Avec l’aide de Florie, nous l’avons mis à l’abri dans l’entrée de l’immeuble. J’ai appelé plusieurs personnes susceptibles de pouvoir accueillir mon nouveau bien, et finalement c’est P. et C. qui ont répondu favorablement à ma demande.

Je repense à tout ce qu’ils ont fait pour nous. C’est incroyable… Ils nous ont hébergés pendant des mois et depuis plus d’un an leur salon est encombré par nos multiples affaires ! Je suis pressée de les débarrasser, pour qu’enfin ils retrouvent leur espace bien à eux.

Qui êtes-vous ?